A
) Le fonctionnement du cœur et du système sanguin sur Terre
Le cœur est, chez l'ensemble des mammifères, le moteur de la vie. Il permet l'apport de sang dans les muscles et est donc indispensable pour le bon fonctionnement du corps humain. Le cœur propulse le sang dans l'ensemble des vaisseaux sanguins du corps humain, et fonctionne de façon cyclique : il bat en moyenne trois milliards de fois au cours d'une vie humaine.
Le cœur humain est creux, et formé d’un muscle principal, le myocarde, qui est défini par quatre cavités : deux oreillettes et autant de ventricules. Les premières reçoivent le sang tandis que les dernières l'expulse vers les muscles, qui eux ont besoin des nutriments transportés par le sang pour subvenir à leurs besoins. Le système se répète ainsi durant toute une vie, dans un unique sens de circulation, imposé par la cloison étanche séparant les parties droites et gauches du cœur, et par l’orientation de valvules situées à l’entrée et là la sortie des deux ventricules.
Schéma
du cœur (vu de face)
Il
existe deux systèmes de circulation, disposées en série, qui
permettent l'oxygénation du sang :
-
La circulation pulmonaire ( située au dessus du cœur ci-dessous ),
relie le cœur aux poumons : le sang chargé du CO2 des organes passe
par les poumons où il le rejette et s'approvisionne en O2, puis
retourne dans le cœur pour se faire propulser une nouvelle fois dans
les organes.
-
La circulation générale ( située sous le cœur ci-dessous ) relie
le cœur directement aux organes ( comme l’intestin par exemple )
pour lui apporter un sang chargé de l'O2 où des protéines dont ils
ont besoin, et le débarrasser des déchets comme le CO2.
La circulation sanguine
Le
système cardiaque fonctionne selon un rythme précis et cyclique : à
chaque cycle se succèdent une contraction du muscle cardiaque, la
systole ( éjection du sang hors du cœur vers les muscles ) et son
relâchement, la diastole ( réapprovisionnement de sang provenant
les poumons ).
Le
sang, vecteur d'éléments indispensables au bon fonctionnement du
sang comme l'O2 ou de nombreux nutriments, est constitué à 55 % de
plasma et à 45 % de cellules, c'est à dire les globules rouges,
blancs et les plaquettes. Il est transporté à travers l’organisme
grâce à la force d’une révolution cardiaque.
Centrifugation
de sang et schématisation
d’un prélèvement de sang
d’un prélèvement de sang
Le plasma est l'élément qui permet au sang d'être liquide, car il est majoritairement formé d'eau et de sels minéraux. Ainsi, il transporte l'ensemble des cellules à travers les différentes réseaux de circulation sanguins du corps humain. Il transporte les déchets, comme l'urée, produits par les muscles dans le but de les évacuer de l'organisme, en les acheminant jusqu'au foie et aux reins, où ils sont définitivement chassés, mais aussi du sucre et du cholestérol. Ils permet aussi l'acheminement des globules blancs et rouges, et des plaquettes à travers l'ensemble du corps humain.
Un
globule rouge est une cellule sans noyau ni ribosomes, contenant une
grande quantité d'hémoglobine, à laquelle est due sa coloration
rouge et donc son nom. Ces cellules ont la forme d’une lentille
biconcave. Aussi nommées hématies, ou encore érythrocytes, ils
assurent un rôle essentiel au fonctionnement de l'organisme d'un
mammifère, puisqu'ils apportent l’O2 aux tissus et participent en
partie à la récupération du gaz carbonique (CO2) que rejette le
corps ( l’essentiel de ce CO2 est en effet transporté par les
hématies ).
En effet, les globules rouges fixent l'oxygène dans les tissus musculaires grâce au fer contenu dans l'hémoglobine. Ce sont des lentilles creuses de chacun de leurs côtés, mesurant 7 à 8 micromètres. Ils sont eux aussi créés au niveau de la moelle osseuse. Cette synthétisation est appelée érythropoïèse, et permet de renouveler continuellement les hématies. Ce sont les cellules les plus présentes dans le sang, à raison de 4 à 6 millions par mm3 de sang.
En effet, les globules rouges fixent l'oxygène dans les tissus musculaires grâce au fer contenu dans l'hémoglobine. Ce sont des lentilles creuses de chacun de leurs côtés, mesurant 7 à 8 micromètres. Ils sont eux aussi créés au niveau de la moelle osseuse. Cette synthétisation est appelée érythropoïèse, et permet de renouveler continuellement les hématies. Ce sont les cellules les plus présentes dans le sang, à raison de 4 à 6 millions par mm3 de sang.
Observation
au microscope d’hématies de souris
(grossissement x5 500)
(grossissement x5 500)
Les
globules blancs, aussi appelés leucocytes, sont des cellules du
système immunitaire, et permettent notamment de combattre les
infections et les cancers chez les personnes atteintes de l'une de
ces maladies. Ces globules blancs sont fabriqués dans la moelle
osseuse et sont beaucoup moins nombreux que les hématies : elles
sont une densité de 5 000 à 7 000/mm3 de sang.
Les
plaquettes sanguines, encore appelées thrombocytes, sont de petites
cellules dépourvues de noyau. Les plaquettes jouent un rôle
primordial dans le processus de coagulation. Elles permettent au sang
de coaguler lorsque l'on se coupe. Les plaquettes servent également
à éviter tout saignement à l'intérieur du corps. Selon le
laboratoire où le prélèvement est effectué, la valeur normale du
taux de plaquettes est compris entre 150 000 et 400 000 par mm3.
Cellules sanguines
La pression artérielle (ou tension artérielle), correspond à la pression exercée par le sang sur la paroi des artères, dans la grande circulation. Elle dépend non seulement de la force de pompage exercée par le cœur, mais aussi de la force de résistance exercée par la paroi des artères et également du débit sanguin. La pression artérielle fluctue entre deux valeurs correspondant la pression systolique (appelée également valeur maximale) qui c'est-à-dire à la pression artérielle pendant la systole, et à la pression diastolique (appelée quant à elle valeur minimale) qui correspond à la pression artérielle pendant la diastole (le relâchement cardiaque). En moyenne chez une personne saine (non atteinte de maladies impactant sur la pression artérielle), elle est de 12/8 (en la mesurant à l’aide d’un tensiomètre).
Graphique de la pression artérielle (en cm/Hg) en fonction du temps (heures) (Source) |
De
plus, nous pouvons voir sur le graphique précédent de la pression
en fonction du temps que cette tension est variable. Nous pouvons
donc dire qu’il existe un système de régulation de celle-ci, visible ici par le passage d'une pression plus élevée que la moyenne (12 cm/Hg pour la diastole ) (carré rouge) à un pression plus faible que la moyenne (c'est-à-dire 8 cm/Hg pour la systole) et une pression plus élevée que la moyenne, par
la voie nerveuse, qui permet le retour à une tension normale lors
d’un effort par exemple (voir encadré rouge pour l’effort et
encadré bleu pour le retour à la normale). Ce système est nerveux
et nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme.
B
) Les modifications dues à la microgravité
Sur
Terre, la gravité force le sang à s'accumuler dans la partie
inférieure du corps. Les battements du cœur, et la contraction des
muscles permettent la mobilité du sang.
Avant leur départ dans l'espace, les astronautes s'entrainent à rester la tête en bas afin de s'habituer à ce que leur sang reste en majorité dans la partie supérieure de leur corps.
Avant leur départ dans l'espace, les astronautes s'entrainent à rester la tête en bas afin de s'habituer à ce que leur sang reste en majorité dans la partie supérieure de leur corps.
Mais
en impesanteur, ces mécanismes disparaissent, et l'on observe alors
une redistribution égale du sang dans le corps, ce qui amène une
quantité de sang plus importante que d'habitude au niveau de la
partie supérieure du corps. 1,5 à 2 litres de sang quittent les
membres inférieurs. Un astronaute a donc des jambes toutes fines
tandis que la partie supérieure de son corps a l'air gonflée ( cela
procure une sensation de bien-être ).
Redistribution
du sang dans le corps, visible à l'œil nu
Cette
''migration de sang'' est repérée grâce à deux des composants du
cœur :
- les volorécepteurs : ce sont des récepteurs sensibles aux déformations de la paroi de l'oreillette droite du cœur où ils sont situés, qui informent l'organisme lors d'une variation du volume sanguin.
- les volorécepteurs : ce sont des récepteurs sensibles aux déformations de la paroi de l'oreillette droite du cœur où ils sont situés, qui informent l'organisme lors d'une variation du volume sanguin.
Localisation des volorécepteurs dans le cœur
Localisation
des barorécepteurs dans le cœur
Ces
deux types de récepteurs ''travaillent ensemble''. Le premier permet
de repérer une variation du débit cardiaque, tandis que le deuxième
nous informe du changement de pression artérielle.
Lorsque
ces récepteurs repèrent ce qu'ils croient être une augmentation du
volume sanguin, ils transmettent l'information au cerveau par la voie
nerveuse. Celui-ci informe alors l'hypophyse ( glande fabriquant de
nombreuses hormones ) par cette même voie afin que la production de
l'hormone anti-diurétique ( aussi appelé vasopressine ) soit
ralentie et ainsi rétablir le bon volume sanguin. Mais comme les
récepteurs ont transmis une fausse information, cela provoque un
déficit en vasopressine dans l'organisme du au ralentissement de sa
production.
Une action anti-diurétique permet au rein de réabsorber normalement l'eau qu’il filtre ; l'eau filtrée retourne dans la circulation sanguine ; la partie qui n'est pas absorbée forme l'urine. Cependant, comme cette action est ralentie, cela devient une action diurétique, et le contraire se produit. Le rein n'absorbe presque plus l'eau qu'il reçoit et la plus grande partie du liquide devient de l'urine.
La
maladie qui a pour caractéristique ce déficit est le diabète
insipide central : elle se manifeste par une augmentation soudaine ou
progressive des urines, assez importante et permanente.
Le sang est majoritairement composé
de plasma, formé d'eau. À cause de l'action diurétique, une partie
de l'eau du sang est également évacuée dans les urines. Le sang
est appauvri en liquide mais le nombre de globules rouges reste le
même : on parle de concentration d'hématies. Le sang devient alors
visqueux, épais et le risque de thrombose augmente ( ce qui entraîne la formation d'un
caillot sanguin ).
Heureusement,
au bout de quelques semaines, l'organisme réagit et produit moins de
cellules sanguines ( hématies, leucocytes et plaquettes ) pour
s'adapter au volume de sang.
La
concentration de cellules dans le sang est correcte mais leur nombre
est insuffisant pour le bon fonctionnement de l'organisme. Nous
sommes alors dans le cas d'une ''anémie spatiale'', qui est la même
cause d'une anémie aplasique, c'est-à-dire que la moelle osseuse ne
produit plus suffisamment de cellules.
Une
anémie est caractérisée par une carence en globules rouges et
blancs, ce qui a pour conséquence la perturbation du transport de
l'oxygène, et d'autres éléments nutritifs indispensables pour
l'organisme, ainsi qu'une protection réduite de l'organisme.
Cela peut donc entraîner de graves troubles de la santé de l'individu. Il sera pâle ( en raison du manque d'hémoglobine qui colore habituellement la peau ) et se sentira fatigué, essoufflé. Si il se blesse, il aura des saignements excessifs hémorragiques ( dû au manque de plaquettes, qui normalement aident à la coagulation du sang ), ou la formation d'ecchymoses ( bleus ).
Mais surtout, le manque de leucocytes augmentera le risque d'infections bactériennes : les virus sont très présents en impesanteur et les astronautes peuvent donc tomber malade.
Cela peut donc entraîner de graves troubles de la santé de l'individu. Il sera pâle ( en raison du manque d'hémoglobine qui colore habituellement la peau ) et se sentira fatigué, essoufflé. Si il se blesse, il aura des saignements excessifs hémorragiques ( dû au manque de plaquettes, qui normalement aident à la coagulation du sang ), ou la formation d'ecchymoses ( bleus ).
Mais surtout, le manque de leucocytes augmentera le risque d'infections bactériennes : les virus sont très présents en impesanteur et les astronautes peuvent donc tomber malade.
Même
si les astronautes sont équipés en médicaments ( 190 médicaments
différents ) et ont été formés aux premiers secours, ils ne
peuvent pas risquer de tomber malade ou de devenir physiquement
''fragile''. Pour cela, l'équipage devra être capable de réaliser
des transfusions sanguines afin que le nombre de cellules sanguines
s'approche de la normale.
Comme
nous l’avons vu précédemment, c'est le sang qui apporte le
nécessaire à chaque partie du corps pour son bon fonctionnement.
Mais en impesanteur, la circulation sanguine n'est plus aussi
efficace et l’organisme fonctionne anormalement.
La structure osseuse du corps humain notamment a besoin de substances du sang, pour la
production des cellules sanguines. La moelle osseuse ne fonctionne
plus correctement et ne produit plus de cellules sanguines ; ainsi le
sang ne peux plus apporter les éléments nécessaire à cette production..
Tout
cela n'est qu'un cercle vicieux, causé par l'impesanteur.
Merci pour ce bel exposé, qui m'a permis de découvrir l'effet de l'apesanteur sur la circulation sanguine. À partir de quelle pesanteur les effets négatifs en seraient-ils mitigés ?
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